Êtes-vous marié, pacsé, ou vivez-vous en concubinage avec une personne qui a récemment décroché un poste à l’étranger ? Vous souhaitez accompagner votre partenaire dans cette aventure et vivre une expérience pleine d’enrichissement personnel et professionnel ? Mais, vous vous interrogez sur la gestion de votre carrière, vos droits en cas de chômage, et la manière de vous réinsérer professionnellement si un retour en France était à envisager ?

Cet article est là pour vous éclairer. Il vous apporte des informations précieuses et des conseils pratiques pour que votre expérience en tant que conjoint suiveur soit un succès. Vous y découvrirez comment aborder la question de la démission pour motif légitime, les droits aux allocations chômage, les défis inhérents à une réinstallation et les possibilités d’emploi à l’international.

Peu importe votre statut actuel, qu’il s’agisse d’un poste en CDI, d’une activité en tant qu’indépendant ou d’une période de recherche d’emploi, prendre la décision de suivre son conjoint à l’international implique de considérer sérieusement les changements tant sur le plan personnel que professionnel. Il est donc crucial de se renseigner en profondeur et de se préparer adéquatement avant le départ.

Démissionner pour suivre son conjoint : Un acte légitime avec ses conditions

Quand est-ce considéré comme une démission légitime ?

La démission pour suivre son conjoint est jugée légitime si ce dernier doit changer de lieu de résidence pour des raisons professionnelles, telles qu’une mutation, l’obtention d’une nouvelle position, le lancement ou la reprise d’une entreprise, ou bien le début d’une activité en tant qu’indépendant. Votre conjoint peut être votre époux(se), votre partenaire lié(e) par un PACS ou votre concubin(e). Cette forme de démission vous octroie le droit de prétendre aux allocations de chômage, à condition de remplir certains critères.

Les démarches administratives à effectuer avant de partir

Avant de prendre cette grande décision, il est impératif d’informer votre employeur via une lettre recommandée avec accusé de réception. La durée du préavis, que vous êtes tenu(e) de respecter, variera selon votre situation professionnelle et votre ancienneté. Il est possible de demander une exemption de préavis ou de proposer une rupture conventionnelle à votre employeur. S’inscrire auprès de France Travail dans votre nouvelle zone de résidence est également requis, en présentant tous les documents justificatifs de votre situation (livret de famille, contrat de PACS, attestation de concubinage, justificatif de domicile, ordre de mutation, contrat de travail ou bulletin de salaire de votre conjoint).

Les éventuelles conséquences sur le contrat de travail

Opter pour une démission pour suivre son conjoint entraîne la cessation de votre contrat de travail, vous faisant perdre les bénéfices liés à votre qualité de salarié(e), comme la protection sociale, la retraite complémentaire, ou encore les droits à la formation. Vous devrez par ailleurs restituer tout matériel appartenant à l’entreprise, y compris le véhicule de fonction, le téléphone portable ou l’ordinateur. Si vous êtes en contrat à durée déterminée (CDD), la démission pour ce motif n’est pas envisageable sans l’accord de votre employeur, situation qui pourrait conduire au versement d’une indemnité de rupture anticipée.

Le droit aux allocations de chômage en cas de retour en France

Les conditions d’éligibilité au retour

Le droit aux allocations de chômage varie en fonction de votre provenance: pays de l’Espace économique européen (EEE), de Suisse, ou autre. Pour ceux revenant d’un pays de l’EEE ou de Suisse, il est possible de transférer vos droits acquis à l’étranger en France, sous réserve d’avoir travaillé en France au moins un jour avant le départ et de s’inscrire à France Travail dans les 7 jours après le retour. En revanche, si vous revenez d’un pays hors EEE ou Suisse, le transfert des droits n’est pas permis ; toutefois, vous pouvez prétendre aux allocations de chômage si vous avez quitté votre emploi pour accompagner votre conjoint à l’étranger, à condition d’avoir cumulé au moins 88 jours ou 610 heures de travail en France pendant les 28 mois précédant votre départ, et de vous enregistrer à France Travail dans l’année suivant votre retour.

Comment réactiver ses droits aux allocations chômage ?

Pour réactiver vos droits aux allocations chômage, vous devez procéder à votre inscription en ligne sur le site de France Travail, ou vous présenter dans une agence à proximité. Remplissez le formulaire de demande, et soumettez les pièces justificatives requises : pièce d’identité, justificatif de domicile, relevé d’identité bancaire, certificat de travail ou attestation employeur de votre dernier poste à l’étranger, ainsi qu’un formulaire U1 ou U2 si vous revenez d’un pays de l’EEE ou de Suisse. N’oubliez pas de mettre à jour votre situation mensuellement sur le site de France Travail ou par téléphone.

Les pièges à éviter et les documents à préparer

Anticipez pour éviter les délais et complications dans le versement de vos allocations. Voici quelques recommandations essentielles :

  • Ne quittez pas votre poste à l’étranger sans un motif légitime ou sans un accord écrit de l’employeur.
  • Garantissez la sécurité de tous les documents liés à votre activité professionnelle à l’étranger (contrats, bulletins de salaire, attestations…).
  • Renseignez-vous sur les spécificités applicables à votre cas (durée et montant des allocations, possibilité de cumul, contrôles…).
  • Prévoyez les défis de réintégration comme la reconnaissance de vos qualifications.
  • N’hésitez pas à chercher support auprès de France Travail ou d’autres organismes comme le CIVI ou le CIO.

Faire face aux défis après la réinstallation en France

Reprendre le travail après une expatriation : défis et solutions

Retrouver un emploi après une expatriation peut sembler ardu. Vous pourriez avoir des difficultés à faire valoir vos compétences, à vous acclimater au marché du travail français, à rebâtir un réseau professionnel ou à surmonter le choc culturel. Heureusement, il existe plusieurs stratégies pour relever ces défis :

  • Valoriser votre expérience internationale dans votre CV et lors des entretiens, en mettant en exergue des compétences clés comme la maîtrise d’une langue étrangère, la capacité à s’adapter et l’ouverture d’esprit.
  • Reconsidérer votre projet professionnel en tenant compte de vos expériences, besoins et contraintes.
  • Envisager une formation ou une reconversion professionnelle pour changer de métier ou acquérir de nouvelles compétences.
  • Activer votre réseau personnel et professionnel via les réseaux sociaux, associations et contacts précédents.
  • Chercher le soutien d’un coach ou d’un mentor, qui pourra vous guider et vous encourager dans votre recherche d’emploi.

L’importance de se réinscrire à Pôle emploi

Se réinscrire à Pôle emploi est crucial pour accéder à vos droits en tant que demandeur d’emploi. Cette démarche vous permettra de :

  • Percevoir des allocations de chômage, selon votre situation antérieure et votre pays d’origine.
  • Recevoir un accompagnement personnalisé dans votre projet professionnel par un conseiller.
  • Accéder à des dispositifs de soutien tels que des formations, des ateliers, ou des contrats aidés.
  • Bénéficier d’une protection sociale, y compris pour la santé, la retraite et la formation continue.

Pour vous réinscrire, connectez-vous sur le site de Pôle emploi ou visitez une agence près de chez vous, munis du formulaire de demande d’allocation et des pièces justificatives nécessaires.

Les aides et accompagnements disponibles pour les conjoints de retour

Outre Pôle emploi, d’autres aides et services peuvent faciliter votre réinstallation en France :

  • Demander des aides sociales comme le revenu de solidarité active (RSA), le contrat d’engagement jeune (ex-garantie jeune) ou l’aide personnalisée au logement (APL), selon les conditions requises.
  • Consulter le Centre d’information sur le volontariat international (CIVI) pour des offres d’emploi et conseils concernant les missions de volontariat à l’étranger pour les 18-28 ans.
  • Explorer les services gratuits du Centre d’information et d’orientation (CIO), pour un conseil en orientation scolaire et professionnelle.
  • Se renseigner auprès de la Caisse des Français de l’étranger (CFE) pour maintenir votre protection sociale à l’étranger et au retour.
  • Contactez la Maison des Français de l’étranger (MFE) pour obtenir des informations sur les démarches administratives, fiscales et douanières avant et après votre retour.

Conclusion

Suivre son conjoint à l’étranger représente une opportunité unique de vivre une aventure humainement enrichissante, mais se révèle également être un défi personnel et professionnel. Pour que votre expatriation et votre retour en France soient couronnés de succès, il est essentiel de s’informer, de se préparer et de s’adapter. Une bonne connaissance de vos droits et obligations, notamment en ce qui concerne la démission, les allocations chômage et la protection sociale, est capitale. Vous devez aussi être prêt à surmonter les obstacles tels que la réintégration professionnelle, l’acceptation de vos compétences, le choc des cultures, et bien d’autres.

Heureusement, vous n’avez pas à faire face à ces défis seul. Des structures telles que France Travail et d’autres entités spécialisées offrent conseils, aides et accompagnements spécifiquement conçus pour votre situation. N’hésitez pas à solliciter leur soutien et à tirer parti de leurs services. Gardez confiance en vous et en votre projet : vous avez énormément à apporter et à apprendre de cette expérience. Nous vous souhaitons courage et bonne chance !

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